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E-Book, Französisch, 260 Seiten
Duval Impact Player
1. Auflage 2025
ISBN: 978-2-322-65885-5
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 0 - No protection
La gouvernance du sport au service de son impact économique
E-Book, Französisch, 260 Seiten
ISBN: 978-2-322-65885-5
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 0 - No protection
Antoine Duval est consultant en stratégie auprès des organisations sportives professionnelles au sein de la structure Six Sports Management qu'il a fondée en 2022. Après les publications de Géorugbystique en 2019 et Une Histoire de Sevens en 2022 qui s'appliquaient à décrypter les enjeux de développement du rugby mondial dans un contexte international, il publie Impact Player avec l'ambition d'apporter sa vision économique des enjeux de gouvernance du sport mondial. Un ouvrage qui se veut être le miroir de l'expertise qu'il a pu acquérir au travers de ses multiples expériences professionnelles. Diplômé d'HEC Paris, Antoine Duval est aussi intervenant dans diverses grandes écoles sur des sujets liés à l'économie du sport et de ses parties prenantes.
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L’ECONOMIE DU SPORT MONDIAL, MULTIPOLAIRE ET DESEQUILIBREE
Un secteur plus étoffé que ce qui s’impose dans l’imaginaire collectif
Lorsque l’on évoque l’économie du sport, nous viennent souvent à l’esprit de nombreux acteurs du sport mondial qui, par leur portée internationale, génèrent d’importants flux financiers. C’est l’exemple des sports américains dont certaines entreprises telles que les franchises de National Football League (NFL) sont valorisées aujourd’hui à plusieurs milliards de dollars. C’est aussi le cas de grands clubs de football tels que Manchester City, ou encore des GESI rassemblant des téléspectateurs des quatre coins du globe à l’image de la Coupe du Monde de la FIFA. Pourtant, ces acteurs du sport professionnel sont loin d’être les seuls à contribuer à l’économie du secteur. Et pour cause, en France, les entreprises du sport spectacle ne représentent que 15% du poids économique total de la filière3. La vente ou la location d’articles de sport y représente pour sa part un tiers des revenus totaux et les grandes entreprises de distribution du sport ne sont pas en reste : adidas, Nike ou Decathlon en sont autant d’acteurs de référence. Alors qui compose l’économie du sport ?
Une étude BPCE sur l’économie du sport en France en 2023 distingue quatre typologies d’acteurs économiques dans la filière : ceux du commerce, de la production de biens et d’équipements, du divertissement et des services de soutien et enfin de la pratique sportive et de l’enseignement. Le poids de chacune de ces typologies d’acteurs n’est évidemment par le même en fonction du pays concerné et de la stratégie de gouvernance de l’économie du sport locale. Ensemble, ils représentent près de 1200 milliards de dollars soit près de 2% du PIB mondial. L’économie du sport se caractérise par la mobilisation de nombreux acteurs différents et particulièrement variés : entreprises, associations, athlètes, collectivités… des acteurs qui n’ont ni la même finalité ni la même plus-value au sein du secteur. La classification de ces différents acteurs semble toutefois démontrer que l’économie du sport s’articule principalement autour de deux principes de consommation : celle liée à la pratique sportive et celle qui repose sur l’événementiel.
Source : BPCE L’Observatoire
Annexe 1 : La répartition de l’emploi dans les différentes branches du secteur
La pratique sportive possède un impact important sur le secteur. Toujours d’après BPCE, elle rassemble 60% des entreprises qui le composent. C’est elle qui génère le plus grand nombre d’emplois locaux, difficilement délocalisables, souvent au sein des structures d’enseignement, du tissu associatif ou des collectivités territoriales. Elle est aussi structurée autour de nombreux entrepreneurs individuels regroupés autour d’activités de coaching. L’économie de la pratique comprend de nombreuses typologies d’acteurs différents : des équipementiers et donc toute une filière de fabrication et de distribution d’équipements sportifs, des constructeurs d’infrastructures sportives, des services sportifs allant de l’accompagnement à la haute performance au sport santé. On y retrouve aussi tout une gamme de service au pratiquant, notamment de nombreux outils digitaux d’analyse de performance tels que des applications pour enregistrer ses courses à pied mais aussi des outils d’organisation pour les clubs à l’image de ce que proposent des plateformes telles que SportEasy. Ce faisant, l’économie de la pratique génère des revenus principalement pour les acteurs du secteur et contribue à l’auto-alimenter.
En parallèle, le segment du secteur qui repose sur l’événementiel génère des externalités positives pour de nombreux autres acteurs qui se trouvent ainsi au cœur de son modèle économique. On y intègre toute l’économie du sport professionnel, génératrice de retombées médiatiques importantes pour l’ensemble des parties prenantes qui s’y associent : marques, collectivités territoriales, personnalités… Ce secteur bénéficie à de nombreux acteurs qui sont externes au secteur, les marques qui les sponsorisent évidemment, mais aussi toute une économie du tourisme, de la construction ou des médias dans le cadre des grands événements sportifs qui mobilisent des acteurs de tous horizons : assurances, logistique, communication, technologie, transports… Dominée par les GESI dont l’impact sur le secteur est hors norme, l’économie de l’événementiel sportif suit des cycles avec de fortes variations mais repose aussi dans les économies les plus développées sur des grands événements nationaux structurés et récurrents ainsi qu'une myriade d'événements locaux à destination des pratiquants. Dans les pages suivantes, nous nous attacherons à analyser l’économie du sport sous le prisme de cette dualité pratique / événementiel afin d’être en mesure de comprendre au mieux les stratégies de gouvernance qui en influencent l’impact économique.
L’économie du sport se caractérise aussi par sa capacité à générer de l’emploi. En ce sens, elle représente un secteur stratégique car les emplois qu’elle génère sont principalement des emplois de proximité et de terrain, impossibles à délocaliser et permettant de contribuer activement à la lutte contre le chômage sur le long terme. S’il ne représente que 1% du PIB de l’Union Européenne, le secteur économique du sport y génère 1,35% des emplois, confirmant sa capacité à créer plus d’emploi que les autres secteurs et ainsi de contribuer activement aux économies locales dans l’ensemble des territoires. Cela étant, nombre de ces emplois liés au sport sont pris en charge par les pouvoirs publics, notamment ceux liés à l’enseignement ou la haute performance fédérale, ce qui impose une réflexion sur la capacité du secteur à créer des postes de manière autonome.
Par ailleurs, le secteur repose aussi de manière importante sur la contribution de bénévoles à son économie. En France, on estime à 3,2 millions de personnes le nombre de bénévoles s’impliquant chaque année au service de la pratique sportive, qu’elle soit amatrice ou professionnelle au travers d’événements sportifs. Paris 2024 à lui seul a mobilisé plus de 45 000 volontaires pendant la durée des Jeux. Ainsi, on estime en moyenne leur investissement chaque année à hauteur de 274 000 emplois à équivalent temps plein, pour un impact évalué à 10 milliards d’euros d’économie pour ceux qui en bénéficient4. L’apport de ces ressources humaines au sein du secteur est ainsi fondamental, la plupart des dirigeants des organisations sportives étant aussi bénévoles. Ces dernières années, la tendance à la professionnalisation de l’ensemble des acteurs du secteur a poussé les organisations à recruter des professionnels qui à leur tour contribuent à son développement, impliquant un cercle vertueux pour l’employabilité au sein du secteur.
Des secteurs économiques du sport à plusieurs vitesses à travers le monde
Sans surprise, l’économie du sport n’est pas uniforme à travers le monde et subit la situation économique des différents pays ainsi que les enjeux auxquels ils peuvent se confronter sur les plans démographiques, diplomatiques, environnementaux ou encore sociologiques. Pour autant, toutes les économies possèdent de réelles opportunités de développement d’un tel secteur. Il est ainsi intéressant de remarquer que l’économie du sport mondial suit des tendances similaires à celles de l’économie dans son ensemble. On y distingue différents types de pays avec des maturités différentes mais aussi et surtout des ambitions bien distinctes.
Les économies occidentales
Le sport au sein des économies occidentales est en général un secteur assez bien structuré, bénéficiant d’un réel recours à l’activité physique au sein des politiques publiques, permettant de soutenir une économie mature. Le sport y est évidemment un secteur à plusieurs vitesses, séparé entre une économie professionnelle étoffée avec des ressources humaines qualifiées et à forte valeur ajoutée d’une part et...