Les circonstances ont dicté la matière de cet hommage: quelques études
iraniennes diverses ont pris place à côté des actes d'un colloque (Liège,
avril 2010) avec lequel l'Université de Liège venait de célébrer le
centenaire de Jacques Duchesne-Guillemin. Le grand iranologue venait même
d'y faire une dernière communication, mais allait nous quitter à près de
102 ans.
L'intitulé du colloque „Le sort des Gâthâs“ faisait
écho à la traduction que Jacques Duchesne-Guillemin avait donnée des
Gâthâs dans son Zoroastre (1948), important jalon des études de
l'Iran ancien. Les principes directeurs de la rencontre étaient de traiter
une question la plus précise possible et encore débattue, pour laquelle
des études philologiques techniques puissent apporter une solution
positive et de le faire avec un nombre restreint de participants choisis
sur la seule base de leurs apports récents sur le sujet: le résultat de
l'entreprise fut à la hauteur de l'hommage qu'il convenait de rendre à
l'une des plus grandes figures de l'iranologie. Le thème du colloque, la
réutilisation et le rôle des passages vieil-avestiques dans la littérature
mazdéenne ultérieure, avestique récente, mais aussi moyen-iranienne, a été
abordé de plusieurs façons: Philippe Swennen (Liège), à titre préambule,
s'est penché sur les emplois védiques du mot gatha- ensuite,
Antonio Panaino (Ravenne) a examiné la portée du composé
asrauuaiiat.gatha- «qui ne récite pas les Gâthâs»; Helmut Humbach
(Mayence) a recherché des traces dialectales vieil-avestiques subsistant
dans l'Avesta récent; Almut Hintze (Londres), Prods Oktor Skjaervo
(Cambridge, MA) et Elizabeth Tucker (Oxford) ont examiné les raisons des
citations que l'Avesta récent faisait des textes vieil-avestiques; Jean
Kellens (Paris) et Éric Pirart (Liège) ont montré comment les auteurs de
l'Avesta récent avaient fabriqué certains noms propres nouveaux à partir
du texte des Gâthâs; Alberto Cantera (Salamanque) et, dans une
communication ultérieure, Éric Pirart ont traité de la diascévase des
textes vieil-avestiques ou de la place que ceux-ci tenaient dans la
liturgie longue.
Les quelques autres études qui, reprises dans ce
volume, ne concernent pas les textes vieil-avestiques sont au nombre de
quatre: Miguel Ángel Andrés Toledo (Salamanque) s'intéresse aux chiens de
l'au-delà zoroastrien; Michiel de Vaan (Leyde), à un fait de phonétique
avestique; Norbert Oettinger (Ulm), à l'emploi que l'Avesta récent fait de
l'indicatif imparfait; Pierre Lecoq (Paris), à la place du kurde parmi les
dialectes iraniens.
Pirart
Le Sort Des Gathas Et Autres Etudes Iraniennes in Memoriam Jacques Duchesne-Guillemin jetzt bestellen!