Balzac | La Comédie Humaine Septiéme Volume | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 499 Seiten

Balzac La Comédie Humaine Septiéme Volume


1. Auflage 2018
ISBN: 978-1-4554-4804-3
Verlag: Seltzer Books
Format: EPUB
Kopierschutz: 0 - No protection

E-Book, Französisch, 499 Seiten

ISBN: 978-1-4554-4804-3
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La comédie humaine volume 7  - LES RIVALITÉS: (1re histoire) LA VIEILLE FILLE.-(2e histoire) LE CABINET DES ANTIQUES. LE LYS DANS LA VALLEE.  Selon Wikipedia: 'La Comédie humaine est le titre sous lequel Honoré de Balzac a regroupé un ensemble de plus de quatre-vingt-dix ouvrages - romans, nouvelles, contes et essais - de genres réaliste, romantique, fantastique ou philosophique, et dont l'écriture s'échelonne de 1829 à 1850. Par cette œuvre, Balzac veut faire une « histoire naturelle de la société », explorant de façon systématique les groupes sociaux et les rouages de la société, afin de brosser une vaste fresque de son époque susceptible de servir de référence aux générations futures.'
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—Je vous en félicite l'un et l'autre, dit le chevalier d'un air agréable, et souhaite que vous finissiez comme les contes de fées: Ils furent très-heureux et eurent beau—COUP D'ENFANTS! Et il massait une prise de tabac.—Mais, monsieur, vous oubliez que vous avez un faux toupet, ajouta-t-il d'une voix railleuse. Du Bousquier rougit, car il avait le faux toupet à dix pouces de son crâne. Mademoiselle Cormon leva les yeux, vit la nudité du crâne et baissa les yeux par pudeur. Du Bousquier lança sur le chevalier le plus venimeux regard que jamais crapaud ait arrêté sur sa proie. —Canailles d'aristocrates qui m'avez dédaigné, je vous écraserai quelque jour! pensait-il. Le chevalier de Valois crut avoir ressaisi tous ses avantages. Mais mademoiselle Cormon n'était point fille à comprendre la connexité que mettait le chevalier entre son souhait et le faux toupet, d'ailleurs l'eût-elle comprise, sa main ne lui appartenait plus. Monsieur de Valois vit bien que tout était perdu. En effet, l'innocente fille, en apercevant ces deux hommes muets, voulut les occuper. —Faites donc tous deux un piquet, dit-elle sans y mettre de malice. Du Bousquier sourit, et alla, comme futur maître du logis, prendre la table de piquet. Le chevalier de Valois, soit qu'il eût 95 perdu la tête, soit qu'il voulût rester là pour étudier les causes de son désastre, et y remédier, se laissa faire comme un mouton qu'on mène à la boucherie. Il avait reçu le plus violent coup de massue qui puisse atteindre un homme; un gentilhomme pouvait être étourdi à moins. Bientôt le digne abbé de Sponde et le vicomte de Troisville rentrèrent. Aussitôt mademoiselle Cormon se leva, courut dans l'antichambre, prit son oncle à part, lui dit sa résolution à l'oreille, et apprenant que la maison de du Bousquier convenait à monsieur de Troisville, elle pria celui-ci de lui rendre le service de dire que son oncle la savait à vendre; car elle n'osa pas confier ce mensonge à l'abbé, de peur d'une distraction. Le mensonge prospéra mieux que si c'eût été une action vertueuse. Dans la soirée, tout Alençon apprit la grande nouvelle. Depuis quatre jours, la ville était occupée comme aux jours néfastes de 1814 et de 1815. Les uns riaient, les autres admettaient le mariage, ceux-ci le blâmaient, ceux-là l'approuvaient. La classe moyenne d'Alençon en fut heureuse, c'était une conquête. Le lendemain, chez les Gordes, le chevalier de Valois dit un mot cruel. —Les Cormon finissent comme ils ont commencé: d'intendant à fournisseur, il n'y a que la main! La nouvelle du choix fait par mademoiselle de Cormon atteignit au cœur le pauvre Athanase, mais il ne laissa rien transpirer des horribles agitations auxquelles il fut en proie. Quand il apprit le mariage, il était chez le président du Ronceret où sa mère faisait un boston; madame Granson regarda son fils dans une glace, elle le trouva pâle; mais il l'était depuis le matin, car il avait entendu parler vaguement de ce mariage; mademoiselle Cormon était une carte sur laquelle il jouait sa vie, le froid pressentiment d'une catastrophe l'enveloppait déjà. Lorsque l'âme et l'imagination ont agrandi le malheur, en ont fait un fardeau trop lourd pour les épaules et pour le front; quand une espérance long-temps caressée, dont les réalisations apaiseraient le vautour ardent qui ronge le cœur, vient à manquer, et que l'homme n'a foi ni en lui malgré ses forces, ni en Dieu malgré sa puissance, alors il se brise. Athanase était un fruit de l'éducation impériale. La fatalité, cette religion de l'empereur, descendit du trône jusque dans les derniers rangs de l'armée, jusque sur les bancs du collége. Athanase arrêta ses yeux sur le jeu de madame du Ronceret avec une stupeur qui pouvait si bien passer pour de l'indifférence, que madame Granson crut s'être 96 trompée sur les sentiments de son fils. Cette apparente insouciance expliquait son refus de faire à ce mariage le sacrifice de ses opinions libérales, mot qui venait d'être créé pour l'empereur Alexandre, et qui procédait, je crois, de madame de Staël par Benjamin Constant. A compter de cette fatale soirée, Athanase alla se promener à l'endroit le plus pittoresque de la Sarthe, sur une rive d'où les dessinateurs qui se sont occupés d'Alençon se sont placés pour y prendre des points de vue. Il s'y trouve des moulins. La rivière égaie les prairies. Les bords de la Sarthe sont garnis d'arbres élégants de forme et bien jetés. Si le paysage est plat, il ne manque pas des grâces décentes qui distinguent la France où les yeux ne sont jamais ni fatigués par un jour oriental, ni attristés par de trop constantes brumes. Ce lieu était solitaire. En province, personne ne fait attention à une jolie vue, soit que chacun soit blasé, soit défaut de poésie dans l'âme. S'il existe en province un mail, un plan, une promenade d'où se découvre une riche perspective, c'est l'endroit où personne ne va. Athanase affectionna cette solitude animée par l'eau, où les prés reverdissaient sous les premiers sourires du soleil printanier. Ceux qui l'y voyaient assis sous un peuplier, et qui recevaient son regard profond, dirent parfois à madame Granson:—Votre fils a quelque chose. —Je sais ce qu'il fait! répondait la mère d'un air satisfait en donnant à entendre qu'il méditait une grande œuvre. Athanase ne se mêla plus de politique, il n'eut plus d'opinion; mais il parut, à plusieurs reprises, assez gai, gai d'ironie comme ceux qui insultent à eux seuls tout un monde. Ce jeune homme, en dehors de toutes les idées, de tous les plaisirs de la province, intéressait peu de personnes, il n'était même pas matière à curiosité. Si l'on parla de lui à sa mère, ce fut à cause d'elle. Il n'y eut pas une âme qui sympathisât avec celle d'Athanase; pas une femme, pas un ami ne vinrent à lui pour sécher ses larmes, il les jeta dans la Sarthe. Si la magnifique Suzanne eût passé par là, combien de malheurs n'aurait pas enfantés cette rencontre, car ces deux êtres se seraient aimés! Elle y vint cependant. L'ambition de Suzanne eut pour cause le récit d'une aventure assez extraordinaire qui, vers 1799, avait commencé à l'auberge du More, et dont le récit avait ravagé sa cervelle d'enfant. Une fille de Paris, belle comme les anges, avait été chargée par la police de se faire aimer du marquis de Montauran, l'un des chefs envoyés par les Bourbons 97 pour commander les Chouans; elle l'avait rencontré précisément à l'auberge du More au retour de son expédition de Mortagne: elle l'avait séduit et l'avait livré. Cette fantastique personne, ce pouvoir de la beauté sur l'homme, tout dans l'affaire de Marie de Verneuil et du marquis de Montauran, éblouit Suzanne; elle éprouva dès l'âge de raison un désir de se jouer des hommes. Quelques mois après sa fuite, elle ne se refusa donc pas à traverser sa ville natale pour aller en Bretagne avec un artiste. Elle voulut voir Fougères où s'était dénouée l'aventure du marquis de Montauran, et parcourir le théâtre de cette guerre pittoresque dont les tragédies, encore peu connues, avaient bercé son jeune âge. Puis elle désirait traverser Alençon dans un si brillant entourage et si bien métamorphosée que personne ne la reconnut. Elle comptait en un seul moment mettre sa mère à l'abri du malheur, et délicatement envoyer au pauvre Athanase la somme qui, dans notre époque, est pour le génie ce qu'était, au Moyen-âge, le cheval de combat et l'armure que Rebecca procure à Ivanhoé. Un mois se passa dans les plus étranges alternatives, relativement au mariage de mademoiselle Cormon. Il y eut un parti d'Incrédules qui nia le mariage, et un parti de Croyants qui l'affirma. Au bout de quinze jours, le parti des Incrédules reçut un vigoureux échec: la maison de du Bousquier fut vendue quarante-trois mille francs à monsieur de Troisville, qui ne voulait qu'une maison fort simple à Alençon; car il devait aller plus tard à Paris quand la princesse Sherbellof serait décédée: il comptait attendre paisiblement cet héritage en s'occupant à reconstituer sa terre. Ceci semblait positif. Les Incrédules ne se laissèrent pas accabler. Ils prétendirent que, marié ou non, du Bousquier faisait une excellente affaire; sa maison ne lui était revenue qu'à vingt-sept mille francs. Les Croyants furent battus par cette péremptoire observation des Incrédules. Choisnel, le notaire de mademoiselle Cormon, n'avait pas encore entendu parler du premier mot relativement au contrat, dirent encore les Incrédules. Les Croyants, fermes dans leur foi, remportèrent, le vingtième jour, une victoire signalée sur les Incrédules. Monsieur Lepressoir, notaire des Libéraux, vint chez mademoiselle Cormon où le contrat fut signé. Ce fut le premier des nombreux sacrifices que devait faire mademoiselle Cormon à son mari. Du Bousquier portait une haine profonde à Choisnel; il lui attribuait le premier refus qu'il avait essuyé chez les Gordes, 98 et le refus de mademoiselle Armande avait, selon lui, dicté celui de mademoiselle Cormon. Le vieil athlète du Directoire fit si bien auprès de la noble fille, qui croyait avoir mal jugé la belle âme du fournisseur, qu'elle voulut expier ses torts: elle sacrifia son notaire à l'amour! néanmoins, elle lui communiqua le contrat, et Choisnel, qui était un homme digne de Plutarque, défendit par écrit les intérêts de mademoiselle Cormon. Cette circonstance seule faisait traîner le mariage en longueur. Mademoiselle Cormon reçut plusieurs lettres anonymes. Elle apprit, à son grand étonnement, que Suzanne était une fille aussi vierge qu'elle pouvait l'être elle-même, et que...



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