La littérature scientifique reconnaît depuis longtemps le banquet, tel qu’il est pratiqué sur le pourtour de la Méditerranée archaïque, comme un lieu où l’on se rassemble entre pairs pour exprimer des identités sociales et culturelles communes. Cette démarche qui se réalise notamment à travers la consommation partagée du vin et des mets, accorde une importance particulière aux objets destinés au service de la boisson, qui peuvent devenir à leur tour des moyens d’expression d’identités sociales ou culturelles. Ce volume explore ce processus à travers l’étude de certaines formes céramiques destinées au banquet étrusque, imitées et adaptées par les potiers attiques au VIe siècle avant J.-C. Il aborde plus particulièrement le cas du kyathos mais s’intéresse également à l’amphore à anses plates, au canthare tronconique caréné, à l’olletta, et à l’olla stamnoïde. D’une part, l’étude aborde l’organisation de la production à Athènes, la diffusion et l’usage de ces vases en Étrurie et analyse, d’autre part, le phénomène d’imitation et d’adaptation pour mettre l’accent sur les échanges culturels, économiques et artisanaux entre deux zones culturelles importantes de l’histoire de la Méditerranée archaïque: les mondes étrusque et grec. L’auteure s’interroge sur les modalités de sélection opérées au sein du répertoire étrusque pour les adaptations attiques et sur l’identification des différents acteurs impliqués dans ce processus, ainsi que sur leurs rôles respectifs (utilisateurs, producteurs, distributeurs). Le titre de l’ouvrage, Le kyathos attique de Madame Teithurnai, est tiré de l’inscription gravée sous le pied d’un kyathos du Louvre ayant appartenu à une femme étrusque de la famille Teithurna. Il reflète l’importance accordée par l’auteure aux deux espaces culturels et sa volonté de restituer la complexité de leurs échanges.
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