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E-Book, Französisch, 208 Seiten

Massenet Mes souvenirs

l'autobiographie du compositeur Jules Massenet
1. Auflage 2021
ISBN: 978-2-322-40316-5
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

l'autobiographie du compositeur Jules Massenet

E-Book, Französisch, 208 Seiten

ISBN: 978-2-322-40316-5
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Quelques jours apres la mort de Massenet, survenue le 13 aout 1912, l'editeur Pierre Lafitte fait paraitre les Memoires du compositeur, intitules Mes souvenirs. Massenet y retrace les grandes etapes de sa carriere artistique et les principaux evenements qui ont marque son existence: de sa formation a la creation de ses oeuvres majeures, l'auteur adule de Manon nous livre le portrait d'un artiste prolifique, couvert de gloire et temoin de profonds bouleversements artistiques. Il se montre cependant souvent complaisant et jette un voile pudique sur les echecs, cabales ou critiques qu'il dut affronter, sa musique, loin de faire l'unanimite, suscitant des passions encore plus ou moins vives aujourd'hui. Aussi Mes souvenirs furent-ils rapidement consideres comme un texte apocryphe et donc peu fiable. En se fondant sur de nouvelles sources, le present ouvrage rectifie ou precise certains points. Il apporte egalement la preuve que le compositeur a bien lui-meme ecrit son texte - ou du moins largement supervise leur publication - en adoptant un style a la fois nostalgique et mondain en phase avec celui de nombreux ouvrages similaires et publies a la meme epoque. Les articles, reponses aux enquetes et discours du compositeur, jusqu'a present disperses et souvent meconnus, completent ce volume qui permet de mieux saisir la personnalite humaine et artistique d'un acteur important de l'histoire du theatre lyrique.

Jules Massenet est un compositeur français né le 12 mai 1842 à Montaud (aujourd'hui quartier de Saint-Étienne) et mort le 13 août 1912 à Paris. Il reçoit la légion d'honneur en 1876 (il est Commandeur de la Légion d'honneur Commandeur de la Légion d'honneur en 18995). En 1878, il est nommé professeur de composition au Conservatoire national de musique et de déclamation, et compte Alfred Bruneau, Gustave Charpentier, Ernest Chausson, Georges Enesco, Henry Février, Reynaldo Hahn, Charles Koechlin, Albéric Magnard, Max d'Ollone, Gabriel Pierné, Henri Rabaud et Florent Schmitt parmi ses élèves. Il entre à l'âge de trente-six ans à l'Académie des beaux-arts. C'est le plus jeune des académiciens. En 1884 est créé à l'Opéra-Comique un de ses ouvrages les plus populaires, Manon, d'après le roman Manon Lescaut de l'abbé Prévost. Ses autres oeuvres Hérodiade, Le Cid, Le Jongleur de Notre-Dame, rencontrent la faveur du public, et plus encore, Werther, composé en 1886, créé à Vienne en 1892, d'après Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Thaïs ne connut le succès qu'une décennie après sa création, en raison de son sujet sulfureux, malgré sa Méditation religieuse pour violon solo au deuxième acte, passée à la postérité sous le nom de Méditation de Thaïs. Son Don Quichotte, dont la première a lieu à Monaco en 1910, et dont le rôle-titre est chanté par Chaliapine, connaît un grand succès dès sa création. Cette oeuvre est jouée dans le monde entier depuis lors. Ses journées commençaient à quatre heures du matin, alternant compositions, enseignements et auditions. Il a laissé une oeuvre essentiellement lyrique (vingt-cinq opéras), mais aussi pianistique et symphonique. Très sensible aux sujets religieux, il a souvent été considéré comme l'héritier de Charles Gounod.

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CHAPITRE PREMIER
L'ADMISSION AU CONSERVATOIRE
Vivrais-je mille ans—ce qui n'est pas dans les choses probables— que cette date fatidique du 24 février 1848 (j'allais avoir six ans) ne pourrait sortir de ma mémoire, non pas tant parce qu'elle coïncide avec la chute de la monarchie de Juillet, que parce qu'elle marque mes tout premiers pas dans la carrière musicale, cette carrière pour laquelle je doute encore avoir été destiné, tant j'ai gardé l'amour des sciences exactes!... J'habitais alors avec mes parents, rue de Beaune, un appartement donnant sur de grands jardins. La journée s'était annoncée très belle; elle fut, surtout, particulièrement froide. Nous étions à l'heure du déjeuner, lorsque la domestique qui nous servait entra en énergumène dans la pièce où nous nous trouvions réunis. Aux armes citoyens!... hurla-t-elle, en jetant—bien plus qu'elle ne les rangea—les plats sur la table!... J'étais trop jeune pour pouvoir me rendre compte de ce qui se passait dans la rue. Ce dont je me souviens, c'est que les émeutiers l'avaient envahie et que la Révolution se déroulait, brisant le trône du plus débonnaire des rois. Les sentiments qui agitaient mon père étaient tout différents de ceux qui troublaient l'âme inquiète de ma mère. Mon père avait été officier supérieur sous Napoléon Ier, ami du maréchal Soult, duc de Dalmatie, il était tout à l'empereur et l'atmosphère embrasée des batailles convenait à son tempérament. Quant à ma mère, les tristesses de la première grande révolution, celle qui avait arraché de leur trône Louis XVI et Marie-Antoinette, laissaient vibrer en elle le culte des Bourbons. Le souvenir de ce repas agité resta d'autant mieux gravé dans mon esprit que ce fut le matin de cette même historique journée, qu'à la lueur des chandelles (les bougies n'existaient que pour les riches familles) ma mère me mit pour la première fois les doigts sur le piano. Pour m'initier davantage à la connaissance de cet instrument, ma mère, qui fut mon éducatrice musicale, avait tendu, le long du clavier, une bande de papier sur laquelle elle avait inscrit les notes qui correspondaient à chacune des touches blanches et noires, avec leur position sur les cinq lignes. C'était fort ingénieux, il n'y avait pas moyen de se tromper. Mes progrès au piano furent assez sensibles pour que, trois ans plus tard en octobre 1851, mes parents crussent devoir me faire inscrire au Conservatoire pour y subir l'examen d'admission aux classes de piano. Un matin de ce même mois, nous nous rendîmes donc rue du Faubourg-Poissonnière. C'était là que se trouvait—il y resta si longtemps avant d'émigrer rue de Madrid—le Conservatoire national de musique. La grande salle où nous entrâmes, comme en général toutes celles de l'établissement d'alors, avait ses murs peints en ton gris bleu, grossièrement pointillés de noir. De vieilles banquettes formaient le seul ameublement de cette antichambre. Un employé supérieur, M. Ferrière, à l'aspect rude et sévère, vint faire l'appel des postulants, jetant leurs noms au milieu de la foule des parents et amis émus qui les accompagnaient. C'était un peu l'appel des condamnés. Il donnait à chacun le numéro d'ordre avec lequel il devait se présenter devant le jury. Celui-ci était déjà réuni dans la salle des séances. Cette salle, destinée aux examens, représentait une sorte de petit théâtre, avec un rang de loges et une galerie circulaire. Elle était conçue en style du Consulat. Je n'y ai jamais pénétré, je l'avoue, sans me sentir pris d'une certaine émotion. Je croyais toujours voir assis, dans une loge de face, au premier étage, comme en un trou noir, le Premier Consul Bonaparte et la douce compagne de ses jeunes années. Joséphine; lui, au visage énergiquement beau; elle, au regard tendre et bienveillant, souriant, et encourageant les élèves aux premiers essais desquels ils venaient assister l'un et l'autre. La noble et bonne Joséphine semblait, par ses visites dans ce sanctuaire consacré à l'art, et en y entraînant celui que tant d'autres graves soucis préoccupaient, vouloir adoucir ses pensées, les rendre moins farouches par leur contact avec cette jeunesse qui, forcément, n'échapperait pas un jour aux horreurs des guerres. C'est encore dans cette même petite salle—ne pas confondre avec celle bien connue sous le nom de Salle de la Société des Concerts du Conservatoire—que, depuis Sarette, le premier directeur, jusqu'à ces derniers temps, ont été passés les examens de toutes les classes qui se sont données dans l'établissement, y compris celles de tragédie et de comédie. Plusieurs fois par semaine également, on y faisait la classe d'orgue, car il s'y trouvait un grand orgue à deux claviers, au fond, caché par une grande tenture. A côté de ce vieil instrument, usé, aux sonorités glapissantes, se trouvait la porte fatale par laquelle les élèves pénétraient sur l'estrade formant la petite scène. Ce fut dans cette salle aussi que, pendant de longues années, eut lieu la séance du jugement préparatoire aux prix de composition musicale, dits prix de Rome. Je reviens à la matinée du 9 octobre 1851. Lorsque tous les jeunes gens eurent été informés de l'ordre dans lequel ils auraient à passer l'examen, nous allâmes dans une pièce voisine qui communiquait par la porte que j'ai appelée fatale, et qui n'était qu'une sorte de grenier poussiéreux et délabré. Le jury, dont nous allions affronter le verdict, était composé d'Halévy, de Carafa, d'Ambroise Thomas, de plusieurs professeurs de l'École et du Président, directeur du Conservatoire, M. Auber, car nous n'avons que rarement dit: Auber, tout court, en parlant du maître français, le plus célèbre et le plus fécond de tous ceux qui firent alors le renom de l'opéra et de l'opéra-comique. M. Auber avait alors soixante-cinq ans. Il était entouré de la vénération de chacun et tous l'adoraient au Conservatoire. Je revois toujours ses yeux noirs admirables, pleins d'une flamme unique et qui sont restés les mêmes jusqu'à sa mort, en mai 1871. En mai 1871!... On était alors en pleine insurrection, presque dans les dernières convulsions de la Commune... et M. Auber, fidèle quand même à son boulevard aimé, près le passage de l'Opéra—sa promenade favorite—rencontrant un ami, qui se désespérait aussi des jours terribles que l'on traversait, lui dit, avec une expression de lassitude indéfinissable: «Ah! j'ai trop vécu!»—puis il ajouta, avec un léger sourire: «Il ne faut jamais abuser de rien.» En 1851—époque où je connus M. Auber—notre directeur habitait déjà depuis longtemps son vieil hôtel de la rue Saint-Georges, où je me rappelle avoir été reçu, dès sept heures du matin—le travail du maître achevé!—et où il était tout aux visites qu'il accueillait si simplement. Puis il venait au Conservatoire dans un tilbury qu'il conduisait habituellement lui-même. Sa notoriété était universelle. En le regardant, on se rappelait aussitôt cet opéra: La Muette de Portici, qui eut une fortune particulière et qui fut le succès le plus retentissant avant l'apparition de Robert le Diable à l'Opéra. Parler de la Muette de Portici, c'est forcément se souvenir de l'effet magique que produisit le duo du deuxième acte: «Amour sacré de la patrie...» au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, sur les patriotes qui assistaient à la représentation. Il donna, en toute réalité, le signal de la révolution qui éclata en Belgique, en 1830, et qui devait amener l'indépendance de nos voisins du Nord. Toute la salle, en délire, chanta avec les artistes cette phrase héroïque, que l'on répéta encore et encore, sans se lasser. Quel est le maître qui peut se vanter de compter dans sa carrière un tel succès?.... A l'appel de mon nom, je me présentai tout tremblant, sur l'estrade. Je n'avais que neuf ans et je devais exécuter le final de la sonate de Beethoven, op. 29. Quelle ambition!!!... Ainsi qu'il est dans l'habitude, je fus arrêté après avoir joué deux ou trois pages, et, tout interloqué, j'entendis la voix de M. Auber qui m'appelait devant le jury. Il y avait, pour descendre de l'estrade, quatre ou cinq marches. Comme pris d'étourdissement, je n'y avais d'abord pas fait attention et j'allais...



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